…De Kamel Daoud et la (prétendue) «inutilité» des Musulmans

Yves Eude, dans son magistral ouvrage «La conquête des Esprits», le dit si bien et surtout explique la manipulation machiavélique et particulièrement sournoise de l’exploitation des «vérités partielles», qui seraient pires (selon lui) que les vils mensonges…

Une vérité (qui mériterait étymologiquement cette appellation) serait (ou plutôt doit être), à la fois complète, profonde et surtout cohérente avec «la logique historique»

La sélectivité ou même l’oubli (voulu ou non) vient en premier outil (ou matériel) de ce vouloir incessant de «manipuler la mémoire» par le biais d’une (ré)écriture (autre ou autrement) de l’histoire…

Kamel Daoud est libre de ses croyances et nul (réellement personne) ne peut et ne doit discuter ses choix. La question concerne «la vérité» dans une dimension purement cognitive, à savoir établir ou plutôt faire revenir la lecture à une dimension admise par tous, tant le constat prime sur l’opinion…

Que Kamel Daoud déteste les Musulmans et porte une opinion négative concernant l’Islam (la religion ou/et la civilisation), la chose fait partie de ses choix et même de ses libertés, tant être libre en soi ne se discute plus, mais qu’il énumère les maux des «Musulmans» comme si ces derniers venaient d’une autre planète, ou faisaient une «race à part», ou même (peut-être) présenteraient une (quelconque) mutation génétique, la chose parait (à première vue) «bizarre» essentiellement pour un journaliste/écrivain, qui ne devait (théoriquement) succomber à aucune forme de «réduction émotionnelle»…

Il ne s’agit guère de prendre la défense des Musulmans ou réfuter les «accusations» conte l’Islam. Là, n’est nullement la question et ne le serait jamais, mais plutôt de se demander (ensemble) si les autres «entités humaines» (tant notre écrivain/journaliste place tous les Musulmans dans un même panier), ne seraient pas «identiques» à ces «Musulmans» (de Kamel Daoud), sous une autre plume, pour arriver à une réelle «guerre de coqs», tant la plume détermine la couleur de l’écrit…

Certes, la situation des Musulmans demanderait (avec insistance) qu’on se penche (réellement) sur le sujet, et l’image de l’Islam (la religion et la civilisation) est réellement ternie, mais un simple regard sur «les autres» démontra deux choses :

1. L’ardoise historique de chacun ces «autres» laisserait à désirer, et même serait plus sombre que celle des Musulmans
2. Ces «autres» seraient responsables (actuellement) de crimes encore plus atroces que notre écrivain pense attribuer aux Musulmans…

De ce fait, la vision apocalyptique de Kamel Daoud, ne serait de ce fait qu’une vérité «handicapée», tant le recul (visionnaire) manque, et la profondeur (historique) fait défaut, mais surtout cette «largesse de l’esprit» est réellement aux abonnés absents…