….Le huit Mai 45 : La France ne sera jamais (au grand jamais) éternelle

Revanche de l’Histoire, ou coïncidence du hasard, la célébration du 8 Mai 1945, date de l’une des plus affreuses tueries que la France ait commises en Algérie, coïncide (ou presque) avec l’élection d’un Maire de Londres, d’origine pakistanaise, musulman et de surcroit chi’ite…

La question ou plutôt l’interrogation ne peut concerner la dimension (vraiment) morale (au premier degré) de ces millions de martyrs, tués, uniquement, pour que la France (coloniale) se sente (de nouveau) «viril» (au masculin), tant de Pétain (le réfractaire) à De Gaule (le colmateur) [terme inventé, celui qui colmate] la France s’est sentie (tout au long de la deuxième Guerre Mondiale) ce pays de «second degré»….

D’un «divan» (à sa taille), la France s’est forgée un «bain» (de sang) à sa (dé)mesure…

Les cauchemars de l’histoire finissent (toujours) par rattraper le présent, et même forger le devenir des êtres, les nations aussi. Il ne suffit guère d’interpréter (autrement) la «vérité coloniale» pour faire taire les «démons de l’histoire», car au-delà de cette mémoire, le présent continuerait à être «colonial» (aussi). Les Banlieues remplaceraient (réellement) Sétif, Guelma et Kherrata. La mémoire, telle une jungle, finit toujours par reprendre le dessus….

Nul besoin d’un sociologue pour constater que la ressemblance entre l’arrière-pays de cette «Algérie (dite autrefois) française» et ces banlieues, faubourgs de la vie (réellement) européenne, est plus que troublante, comme si le temps marquerait un d’arrêt, digne d’un «stop» sur la commande d’un magnétoscope, avec (en prime) ce sentiment de mépris réciproque et de méfiance fédératrice (si on ose dire)…

La France dans son repli identitaire actuel, exprime plus qu’une méfiance (légitime, et même nécessaire au regard des uns, et salvatrices pour les autres) d’un présent, que certains ne font que (faire) «tanguer» entre terrorisme (islamiste) et chômage (à cause des Musulmans)… Elle (la France) vient avouer par ces peurs, ou plutôt hantises, son refus (psychologique) de (re)voir son passé, ou même de savoir (uniquement savoir) qu’il existe encore (ce passé)…

On nous invente «les bienfaits du colonialisme» et par moments, une «reconnaissance du passé colonial», sans oser en assumer ou endosser la (malheureuse) «responsabilité»… Chose plus étrange encore : Certains Français, reconnaissent les «mal-faits» (en opposition aux «bienfaits»), sans oser finir la phrase, et placer un «sujet», tant le verbe est là, et le «complément d’objet» est présent dans la mémoire des uns que les cauchemars des autres…

L’Algérie revoit à chaque 8 Mai, son «incubus» (terme latin) à savoir ce «démon mâle qui prend corps pour abuser sexuellement d’une femme endormie», tant ce clivage reste et même s’aggrave encore, entre cette mémoire algérienne (populaire) frileuse de vérité, et surtout de reconnaissance et surtout de pardon, en contradiction avec l’Algérie officielle avide d’une «image saine» vue et vécue dans ce même miroir colonial…

Ceux et celles «les indigènes» (d’autre fois) et «les bougnoules » du présent, qui continuerait à chanter (même en secret) «Vive la France éternelle, et vive tous ceux qui sont morts pour elle», ne savent pas ou cette France n’a pas plus besoin du souhait de «vivre » mais de «survivre», tant sa décadence est avérée et son descente à son propre «incubus » est plus qu’imminente…