N.B. = Ceci est la traduction d’un texte du Docteur Mohamed Jouili (paru en arabe, sur son compte Facebook), et traite de la question, combien «dramatique» du départ de Lionel Messi, avec un brin d’humour, un zeste d’imagination, et surtout a adopté un angle, très proche de ce teint magique, qui peint la littérature latino-américaine
Docteur Mohamed Jouili
Moyen de taille ou presque, je ne vois nullement de géants autour de lui. Son pied gauche ne fait qu’humilier tous ceux qui s’en approche. Proche de la terre mais semble planer dans les cieux. Un enfant Latino, originaire de Rosario en Argentine. Ses hormones ont empêché son corps de grandir, même s’il a commencé à marcher et probablement à parler à huit moins. Ou peut-être, mon imaginaire qui me fait des tours. Barcelone a subvenu à ses besoins en médicaments, sans oublier les soins, et les bandages, qu’il mettait dans ses souliers pour devenir le joueur, le plus célèbre du millénaire. Il est le seul à avoir fait cadeau à la «gauche». Mis ses prouesses au service d’autrui, en leur assurant la réussite, à savoir son pied, ses innombrables buts, ainsi que ses passes décisives. Le football en est tombé amoureux pour conquérir tous les écrans. Aussi, les commentateurs entre fatigue et excitation, à perdre la voix à citer son nom. Qui élève plus haut la voix ? Il nous semble jouer en solitaire, à l’instar de toutes les Stars, qui ne reconnaissent guère les règles strictes du jeu. Mais ne s’empêche pas de mettre ses coéquipiers en tête-à-tête, avec les gardiens du but. Identique à la gauche sociale européenne. A travers son jeu, Messi n’est autre que le nectar du réalisme magique latino-américain, ainsi que la rationalité de la modernité européenne. Il est à cheval entre les romans de Gabriel Garcia Marquez, d’une part, et la théorie de la justice de John Rawls, d’autre part
Messi n’est pas cet autre géant de Maradona l’Argentin. Ce dernier faisait valoir le charisme de quelqu’un qui veut dire à l’Europe, qu’il est le meilleur : «Je suis le plus fort… Je suis le meilleur… Vous pouvez aller en enfer», ce gauchiste et révolutionnaire dans son jeu, sans retenu. Messi, très soucieux des îles Malouine au moment du jeu, et en se chauffant, pour se préparer à une certaine finale européenne, magique sans limites. Il fait face, en solitaire à l’Europe, avec son pied gauche, ainsi que des déclarations fracassantes. Messi joue, tout en reconnaissant les services des autres. Avare en parole, et insolant tout en restant dans la politesse. Il est arrivé jeune à Barcelone, a grandi dans la culture de cette ville méditerranéenne. De son argentinité, ne reste que son engagement pour la sélection de son pays, et sa grand-mère maternelle, qui a prédit son génie, et en a tant vanté les mérites. Il l’aime et s’en rappelle à chaque but, en levant le doigt vers le ciel. Nous, fans de Messi, nous devons nous rappeler de cette grand-mère. Son étonnante capacité, à dribbler, sans oublier ses tirs cadrés dans les buts, a empêché les entraîneurs de le soumettre à une tactique stricte, ou du moins un minimum. Sans pour autant, avoir d’autres alternatives. Maradona veut nous convaincre qu’il joue pour les pauvres et les exclus de la ville opprimée de Napoli. Messi par contre, vise une frange de meilleure situation, la classe moyenne de la ville de Barcelone, dont le cœur vibre au rythme de son pied gauche. Le glorieux stade Camp Nou, se rappellera la gloire de Messi, la plus excitante et le plus étonnante. Nous y étions
Barcelone ville en quête d’une identité assiégée, a continuellement besoin de se prouver, avec le souci de se débarrasser de la pesante et avide pression madrilène, aussi bien, actuellement qu’avant. Le jeune Messi est venu lui octroyer le signe qui distingue à l’instar des grands Etats. Le Classico entre la Barça et le Royal, constitue une Guerre Mondiale, deux fois par ans, et même plus. Messi joue pour l’équipe, mais aussi pour la ville, son honneur et sa revanche symbolique. Toute rencontre du Classico est une évocation de ce que Franco a fait endurer à la ville. Chaque victoire du Classico, constitue une indépendance imaginée, de la Catalogne. La victoire sur le terrain de l’adversaire, au stade Bernabéu, est plus éloquente. Tout but marqué par Messi, au Classico, ne fait que réduire le chemin qui mène vers la déclaration de l’Etat
? Ô Messi, ou vas-tu ? Vers le non-sens
Messi a dû quitter Barcelone malgré lui. Poussé par un contexte financé. Sans importance, car il ira jouer ailleurs. Sans importance : la nouvelle est divulguée le 5 août. Aussi, sans importance, quel extraordinaire hasard !!! Reste que le plus important, est enfoui dans une mémoire toujours active. Ô Messi, tu as donné tout ce qui en ta possession à Barcelone, le plaisir des buts, leur folie, et leur extravagance. Tes buts sont orgasmiques en plein midi, ainsi que lors des froides nuits hivernales. Au coin gauche, et même à droite, de toutes les distances, en face du mur, face à un gardien en pleine concentration, en brisant le hors-jeu, le petit-pont, en rêve, et au réel. Ta maîtrise du dribble sur la ligne de touche, la plus difficile. Tu es capable d’aller dans toutes les directions, et d’amadouer un ballon, entre une rose et son ombre
Tu es la légende de l’inattendu. Tu marques à tout moment de la rencontre, en tout temps et tout lieu, dans les stades de toutes les villes, Paris, Rome, Istanbul, Florence, et Venise, dans ta ville aussi et dans les autres. Aucune ville ne peut te tenir tête, tant tu y as planté ta mémoire. Tu as émerveillé tout le monde, et y as semé le doute, lorsque tu étais à la Barça. Tu peux laisser l’humanité souffrir de l’inattendu. Il suffit que les lèvres prononcent ton nom. Aussi, tu as rendu heureux tes fans, lorsque tu étais à la Barça, avec une extase illimitée. Ton rugissement ; tout en savourant les délices de la conclusion, pour finir par enlever ton maillot, par nostalgie à tes fans, toi l’enfant de la Barça. La Barça qui a t’a initié la manière de dormir et de se réveiller, mais aussi comment te faire plaisir sur le terrain, et dans les vestiaires. Elle t’a tout appris, même à la cueillette du jasmin nocturne de la ville
La Barça est incrustée entre tes yeux, au moment de toucher le ballon, avec ton nouveau club. Tu vas perdre ta concentration, en l’évoquant. Ton esprit est là-bas sur les rives de la Méditerranée. Ta joie, de marquer pour ton nouveau club, ne vas pas te faire oublier ton extase lorsque tu le faisais pour la Barça. Barça, l’éternelle. Fais attention à tout lapsus lors de tes déclarations, aussi bien avant et qu’après les rencontres. Tu dois les esquiver autant que possible. Ne l’évoque pas, même en guise de plaisanterie, car ils savent que tu as laissé ton cœur là-bas. Ne vont pas te pardonner, malgré leur courtoisie. Ne font que gagner du temps, ou défendre un honneur. Et pourraient inclure toute condition dans le contrat. Tu vas conclure ta carrière dans deux ans, au maximum. Les mémoires ne font retenir que ton passage à la Barça. Tu n’ajouteras point là-bas, la Barça t’a tout pris. Ton nouveau club n’en sera que l’ombre. Ton déplacement s’est fait lors de la perte du temps, sous l’effet de ta paresse. Tu as pleuré au moment du quitter. Tu le feras au moment de rebrousser chemin
Tu retourneras certainement à ta ville en plein jour, en joueur. Tu retourneras certainement à ta ville secrètement, en amoureux. Ne peut savoir ceci, celui qui n’as expérimenté la Remontada des amoureux
Léo Messi… La ville est toute attente